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Belges, wallons ou francophones : sommes-nous obligés de choisir ?

Patrick Italiano - Chercheur en sociologie

Lorsque, dans les phases les plus chaudes de la crise politique qui a suivi les élections de juin 2007, les signes de « déloyauté » fédérale perçus par les francophones ont ému les habitants – et les médias – du sud du pays, on a vu des « manifestations spontanées » d’appartenance auxquelles on n’était plus habitués. En effet, il y a quelques années, qui aurait prédit une manifestation pour l’unité de la Belgique ? Aurait-on pensé voir flotter des drapeaux belges aux fenêtres autrement qu’à l’occasion d’un match de tennis ou de football, voire, de la part d’une frange plus limitée, lors de la fête nationale ? A cette occasion, la question a jailli dans le débat de l’existence et de la consistance d’une « identité francophone ». Plus ou moins explicitement, ce « concept » a été interrogé en symétrie avec une « identité flamande » perçue comme forte et unitaire, « chez les autres ». Angoisse donc : sommes nous armés de la même façon pour faire face à cette « force » de « l’adversaire » ?

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Un nouveau point de vue belge ? Le point de vue d’un « nouveau Belge »

Hassan Bousetta - Chercheur qualifié FNRS à l'Université de Liège

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Mariage forcé, crispations identitaires, communautarisme, machisme, voilà des qualifications qui, en ces moments incertains que vit le pays, en viennent avec une certaine hardiesse à se détourner de leur destination initiale. Les tensions communautaires autour de la formation du gouvernement ont saturé l’espace médiatique mais on a finalement appris peu de choses sur la manière dont les étrangers et les personnes d’origine étrangère, habituellement visés par les problématiques précitées, vivent cette situation. Les « nouveaux belges » ont-ils un nouveau point de vue belge à faire valoir ? Sont-ils à l’instar de la minorité germanophone les derniers Belges, tel que cela a pu être avancé à l’occasion, ou s’alignent-ils sur les positions des communautés qui les ont historiquement reçus ? Pourquoi sont-ils si peu audibles sur les questions communautaires belges ? Pour intéressantes qu’elles soient, la réponse à ces questions est rendue malaisée par l’hétérogénéité des groupes concernés, les spécificités de leurs trajectoires et la diversité de leur vécu. Elle ne sera pas facilitée non plus par la disparition des visages symbolisant la diversité au sein du gouvernement Verhofstadt III.
Crédit photo : www.stockvault.com

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Les exclusions Onem : Implications pour les CPAS

Ricardo Cherenti – Conseiller et chef de service à la Fédération des CPAS

Si les programmes d'accompagnement et de contrôle des chômeurs à grande échelle ne sont pas aussi récents qu'on le pense (cela date de 1993), il n'en demeure pas moins vrai que c'est depuis 2004 que cette politique s'est davantage intensifiée en Belgique, comme partout en Europe d'ailleurs. Cette intensification s'est accompagnée d'un contrôle beaucoup plus sévère. Au point que l'on peut dire que les chômeurs qui, jusque dans les années 80 "subissaient" le contexte socioéconomique, deviennent depuis lors des "suspects a priori"  de ne pas vouloir travailler. C'est un changement fondamental de perception qui a des conséquences sociologiques et psychologiques considérables. En effet, nous sommes passés d'une société qui prenait en charge une responsabilité collective à une société qui individualise la responsabilité, ce qui ne peut qu'engendrer une culpabilisation des chômeurs, tenus responsables de leur "non emploi" ou, allant plus loin, les assimilant à des cas pathologiques relevant de la psychiatrie . Dans tous les cas, la société se dédouane d'une responsabilité collective et cherche à faire barrage à ce qu'elle considère être les "mauvais chômeurs" (c'est-à-dire ceux qui n'ont pas les capacités exigées).

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