Les exclusions Onem : Implications pour les CPAS
05 mars 2008
Ricardo Cherenti – Conseiller et chef de service à la Fédération des CPAS
Si les programmes d'accompagnement et de contrôle des chômeurs à grande échelle ne sont pas aussi récents qu'on le pense (cela date de 1993), il n'en demeure pas moins vrai que c'est depuis 2004 que cette politique s'est davantage intensifiée en Belgique, comme partout en Europe d'ailleurs. Cette intensification s'est accompagnée d'un contrôle beaucoup plus sévère. Au point que l'on peut dire que les chômeurs qui, jusque dans les années 80 "subissaient" le contexte socioéconomique, deviennent depuis lors des "suspects a priori" de ne pas vouloir travailler. C'est un changement fondamental de perception qui a des conséquences sociologiques et psychologiques considérables. En effet, nous sommes passés d'une société qui prenait en charge une responsabilité collective à une société qui individualise la responsabilité, ce qui ne peut qu'engendrer une culpabilisation des chômeurs, tenus responsables de leur "non emploi" ou, allant plus loin, les assimilant à des cas pathologiques relevant de la psychiatrie . Dans tous les cas, la société se dédouane d'une responsabilité collective et cherche à faire barrage à ce qu'elle considère être les "mauvais chômeurs" (c'est-à-dire ceux qui n'ont pas les capacités exigées).
Cet article vous intéresse ? Lire la suite au format pdf...