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Quelle gauche ? Quelles valeurs ? Quel programme ? 1989-2009

Didier Brissa - Membre des collectifs "A contre courant" et "Le Ressort"

Cet hiver-là, la guerre froide se clôture, l’empire de l’Est s’effondre de l’intérieur. Deux camps se déclarent « vainqueurs », d’une part le camp capitaliste –notamment à travers le texte emblématique du philosophe américain, Francis Fukuyama, intitulé « La Fin de l’Histoire »- et d’autre part les partis sociaux-démocrates. Les premiers clament avoir là, la preuve de la suprématie de leur modèle économique, et subsidiairement politique… Les seconds y voient le triomphe de leur approche réformiste de la transformation de la société . L’enchantement sera pourtant de courte durée, emporté par la capacité du libéralisme économique à faire publicité de « sa » victoire. En effet, le projet social-démocrate a la même utopie sociale et économique comme ligne d’horizon, le socialisme , que le camp qui, à l’Est, vient se briser sur ses propres contradictions internes. Pour faire simple, la divergence idéologique entre socialistes de l’Est et de l’Ouest était « question de méthode » dans la conquête et la gestion du pouvoir, de l’appareil d’Etat et de la démocratie. Sans s’en apercevoir, la social-démocratie  européenne voit son « background » idéologique, ses lignes de références, son histoire, soumis au même opprobre que le régime « soviétique »…

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L’épanouissement de l’être humain au travail, est-ce possible ?

Anna Cieslar - Docteur en droit - Centre de recherche et de prospective en droit social - ULB

Partons d’un constat d’un nouveau mal être au travail lié aux tensions psychiques, nous posons une hypothèse. Les mutations sociales actuelles sont provoquées par un phénomène d’accélération. L’accélération des changements économiques, financiers et technologiques qui progressivement évacuent l’être humain du centre des préoccupations. Les personnes quelque soit leur rôle dans la société sont prises au piège de leur aspiration au bonheur toute matérielle. La course au profit des entreprises, et même si ce n’est pas du tout de même ordre, la course à l’argent des travailleurs nous fait passer à côté d’un tout autre sens de notre existence. Nous ne souhaitons pas remettre en question les inégalités qui continuent à se creuser dangereusement ni remettre en cause l’aspiration sociale à une vie meilleure. Mais c’est ce meilleur, cette vie et ce travail idéal que nous interrogeons. Le travail fut, au cours de notre histoire, méprisé, marchandé, rationalisé, sacralisé, rejeté. Aujourd’hui, il fait l’objet d’un questionnement fondamental dans tous les domaines des sciences humaines. Il touche à la question du sens de notre existence. Que souhaite-t-on  faire de notre travail ? Quelles conditions de travail contribuent à notre bien-être et quels sont les éléments de notre épanouissement ? Comment faire pour qu’à un épanouissement de soi corresponde un épanouissement tout aussi important de l’autre ?

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Pauvreté chez les personnes d’origine immigrée

Nathalie Perrin et Marco Martiniello - Centre d'Etudes de l'Ethnicité et des Migrations - ULg

Plusieurs études ont déjà démontré que les personnes d’origine étrangère sont défavorisées dans des domaines importants tels que l’emploi, l’enseignement et le logement. Ce sont ces observations, entre autres, qui ont inspiré la recherche « Pauvreté chez les personnes d’origine étrangère » commanditée par la Fondation Roi Baudouin et réalisée par le Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations (CEDEM – ULg) et l’unité de recherche « Armoede, Sociale Uitsluiting en de Stad » (OASeS – UA) . Plusieurs questions sous-tendent cette étude, à savoir si les personnes d’origine immigrée sont plus exposées au risque de pauvreté que les Belges, si les différentes communautés étrangères sont confrontées dans la même mesure à la pauvreté et si ces situations de précarité sont également détectables chez les deuxième et troisième générations.  En nous basant sur deux enquêtes à grande échelle représentatives des personnes qui résident sur le territoire belge (la deuxième enquête nationale de santé par interview et les donnes du Panel Démographie Familiale, toutes deux menées en 2001), nous avons cherché à savoir dans quelle mesure une région d’origine différente pouvait entraîner un plus grand risque de vivre dans la pauvreté. Bien qu’il ne s’agisse que de premières analyses, qui ont donc un caractère exploratoire, nous sommes en mesure de dresser un certain nombre de constats.

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La Belgique en 2008 vue par un immigré

Sidi Katumwa - Animateur FGTB - Commission des travailleurs immigrés

CentrefermepdfDans un arrêt rendu le 24 janvier 2008, la Cour européenne des droits de l’homme a, une fois de plus , condamné  la Belgique pour avoir infligé « des traitements inhumains ou dégradants » et pour avoir bafoué « le droit à la liberté ». 
Cette fois-ci, il s’agissait de deux Palestiniens. Les deux hommes se plaignaient d’avoir été laissés en zone de transit(en février 2003) sans accompagnement juridique et social, sans aucun moyen de subsistance, sans hébergement ou commodités pour dormir et se laver, sans accès à des moyens de communication. Ils estimaient que c’était une pression psychologique destinée à les pousser au départ et la cour leur a donné raison. Il faut savoir que malgré une libération ordonnée par la chambre du conseil, l’office des étrangers  s’est exécuté en les « libérant »… en zone de transit de l’aéroport !  Ils ne la quitteront qu’une dizaine de jours plus tard, après une nouvelle action de leurs avocats devant le tribunal de 1ère instance de Bruxelles. Une fois sortis, ils furent pourtant immédiatement arrêtés à nouveau et réincarcérés en centre fermé avant d’être définitivement expulsés vers le Liban en mars 2003.
Etait-ce un concours malheureux des circonstances ; un incident isolé ? Tout porte à penser que non…

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Quelle gauche? Quelle FGTB?

Julien Dohet - Historien, spécialiste du mouvement ouvrier

Le texte qui tentera de répondre à ce titre est le fruit d’une réflexion entamée voici plusieurs mois dans le cadre d’articles que nous avons pour la plupart cosignés. L’article qui suit est ainsi une étape dans une réflexion qui ne doit jamais s’arrêter car elle implique des notions à toujours réinterroger. Il s’agit de baliser un état de la réflexion et de la soumettre à la lecture critique. Cet article ne se veut donc pas exhaustif, dans aucune de ses parties dont certaines mériteraient certainement d’être plus longuement développées, mais est une mise en perspective de la question.

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