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L’infocratie, tueuse de la démocratie

Par Fabrice Jacquemart - Directeur Form'action André Renard

Ce qu’on appelle la révolution numérique n’est-elle qu’une nouvelle étape de la soumission de l’homme ? Et le mécanisme en sera-t-il le remplacement de la démocratie par un nouveau régime, « l’infocratie » ? C’est la thèse principale du récent ouvrage du philosophe allemand Byung-Chul Han.

C’est un avertissement plutôt glaçant. Dans un monde qui semble politiquement et socialement au début d’un tournant en épingle à cheveux, les annonces de cataclysme imminent sont légion. Celle-ci pourrait n’en être qu’une de plus. Sauf qu’elle démontre que ce qui se démonte ces temps-ci, ce ne sont rien moins que les fondements de notre pensée occidentale et, partant, de nos régimes politiques. Que cette déglingue pourrait être inéluctable. Et promise à durer, puisque l’homme se dissoudrait dans les données…

Autrefois, jusqu’il y a peu en tout cas, il y avait le régime disciplinaire, mis en place pour installer solidement la domination du capitalisme industriel. L’homme est étroitement surveillé, isolé, soumis à des réglementations précises et finalement simple rouage d’une machine. A son corps défendant ou plutôt, devrait-on dire, à son corps acceptant. Politiquement, le capitalisme industriel s’est accommodé de la démocratie sous sa forme classique articulée sur le discours, à savoir l’art d’agencer les arguments et de les opposer en joutes contradictoires qui s’expriment dans les assemblées parlementaires, les livres, les gazettes qui deviennent des journaux aux tirages de plus en plus importants.

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