La loi « anti casseurs » : garantie du droit de manifester ou fumisterie ? Petite histoire d’une loi annoncée

Par Marie Demarche - Form'action André Renard

S’il y a bien une loi qui a fait parler d’elle ces derniers temps, c’est bien la loi dite « anti casseurs ». Entre les syndicats qu’on accuse de crier au scandale plus vite que leur ombre et le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) qui tente de rassurer ses ouailles en vantant un texte tout à fait inoffensif pour les citoyens modèles, qui a raison ?

Avant d’aborder le contenu du célèbre projet, voici un petit cours accéléré sur les peines, afin de comprendre de quoi on parle. Il existe trois degrés de peine dans notre Code pénal : les criminelles (pour les infractions jugées les plus graves que sont les crimes), les correctionnelles (pour les infractions un peu moins graves que sont les délits) et enfin les peines de police (pour les infractions les moins graves que sont les contraventions).

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Paul Magnette et la vie large

Par Fabrice Jacquemart - Directeur de la Form'action André renard

« Nous ne sommes pas des ascètes, il nous faut la vie large », a écrit Jean Jaurès, le grand leader socialiste français assassiné en 1914, à la veille du déclenchement de la guerre, à cause de ses positions pacifistes.

« La vie large », c’est l’expression retenue par le président du parti socialiste de Wallonie et de Bruxelles, Paul Magnette, pour son dernier livre (éditions La Découverte, 20 €). Un ouvrage qui pose les jalons d’un écosocialisme fusionnant revendications socialistes et écologistes dans le cadre du combat pour une transition climatique et un monde décarboné.

L’idée, en hyper-résumé, est que Rouges et Verts travaillent ensemble à un monde nouveau. Cela passe par la désignation d’un ennemi commun, le capitalisme, bien connu par le monde socialiste et autant responsable de la dégradation de l’environnement qu’il l’a été de la misère sociale, du colonialisme ou de l’exploitation post-coloniale. Les méthodes du combat socialiste (on parle évidemment du courant du socialisme démocratique) doivent être utilisées pour cette nouvelle « lutte finale », en tirant les leçons historiques des échecs du socialisme au XX° siècle.

Magnette, dans son « écosocialisme, veut réconcilier la société du futur avec l’espoir d’un monde nouveau. L’écosocialisme ce n’est pas, comme la plupart des courants écologiques, le choix mortifère de la décroissance. C’est une société de bien être, et dans ce bien être il y a un environnement de qualité, respectueux de la planète. Magnette pense qu’il est encore temps de prendre cette voie, même si ce temps commence à être terriblement compté.

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Démocraties & populismes - De l’importance des corps intermédiaires en Belgique

Par Rosario Marmol Perez & Philippe bordignon - Pour la FGTB Liège-Huy-Waremme

Chaque camarade présent ce jour a toujours bénéficié des services de la Sécurité sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui. Toutefois, ses apparition, développement et structuration ne sont pas des phénomènes immanents… loin s’en faut !

Si la naissance de la Belgique voit se créer des institutions démocratiques développées sur les bases du libéralisme politique, elle est aussi profondément bercée par les concepts du libéralisme économique. Or, ce dernier va littéralement circonscrire l’accès aux droits politiques instaurés par le premier.

Au sein de ce schéma, le bénéfice desdits droits est conditionné par un rang social. La citoyenneté n’est permise qu’à ceux dont le genre et la fortune le permettent. Autrement formulé, ce mode d’organisation politique consacre l’exclusivité de la jouissance de son fonctionnement à une poignée de bourgeois. Sous les notions dévoyées d’égalité et de liberté, il s’agit, en fait, d’une égalité de droit, et non de fait, et d’une liberté d’exploiter, tant la nature que l’humain. La liberté d’entreprendre est, en réalité, un blanc-seing offert à la bourgeoisie pour disposer comme elle l’entend de la vie de ses ouvrières et de ses ouvriers.

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Politik – Le cinéma peut-il encore servir nos combats ?

Par Philippe Bordignon - Pour la FGTB Liège-Huy-Waremme

Une matinée de novembre ensoleillée… À la Cité Miroir, la salle Francisco Ferrer est quasi comble. Nombreuses et nombreux sont les délégués de la FGTB Liège-Huy-Waremme venus découvrir la nouvelle conférence de Philippe Reynaert – ex-Monsieur Cinéma de la RTBF – évoquant l’engagement dans certaines œuvres cinématographiques. Se plonger dans une ciné-philie engagée, un moyen de partager valeurs et luttes ; une autre façon d’aborder le septième art.

Un film peut être une arme. Une arme au service de la militance.

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Autonomie : une enquête Corse

Par Fabrice Jacquemart - Directeur de la Form'action André Renard

Une étude réalisée pour l’Assemblée de Corse recense, dans 80 pays, les bénéfices de l’autonomie des entités territoriales.

Ceux qui, en Wallonie, s’intéressent au régionalisme et aux théories institutionnelles ont rarement l’occasion de renifler les effluves de thym, d’olives ou de myrte. Les temps vont peut-être changer… Au cœur de l’été est en effet paru (1) un rapport d’étude pour la Présidence de l’Assemblée de Corse intitulé « Revue de littérature sur les effets directs et indirects de l’autonomie fiscale et politique sur les performances économiques et les indicateurs sociaux et environnementaux du bien-être ».

Disons-le d’emblée : à nos yeux de Belges, donc rompus à l’équilibrisme institutionnel, le texte se pose des questions qui ne font pas dans la dentelle. Certes, la question qui est posée est bien sûr de savoir si l’autonomie institutionnelle accordée à une entité géographique est un plus ou un moins : mais les auteurs de l’étude ne se bornent pas aux classiques interrogations sur ce qu’induit – ou non – une autonomie en matière de développement économique ou d’aménagement du territoire. Ils se demandent si l’autonomie permet d’accroître le bien-être des populations, et ce sur des thèmes comme la lutte contre le réchauffement climatique, la mortalité infantile ou l’égalité des sexes. Par exemple…

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Travail : la semaine de 4 jours … et ses multiples facettes

Par Frédéric Tihon - Form'action André Renard

Une fois n’est pas coutume : nous commencerons cette analyse par une anecdote toute personnelle. Le 1er décembre 1994, tout fraichement diplômé, j’entre dans la vie active au sein de la noble institution qui m’emploie toujours aujourd’hui (et pour laquelle je rédige donc ce papier). Les différents entretiens d’embauche que j’eus avec le directeur de l’époque sont enthousiasmants : un travail riche et varié, une équipe dynamique, un salaire et une évolution barémique à l’avenant, une organisation du travail basée sur un temps de travail de 36 heures par semaine (la norme dans le secteur de la métallurgie dont nous dépendions largement) et « bientôt une réduction du temps de travail à 32 heures par semaine en 4 jours avec embauche compensatoire » me vend-on.

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Compromis versus compromission

Par Gérald Jamsin-Leclerq - Form'action André Renard

La Belgique est une terre de compromis, et particulièrement sur le terrain politique. C’est même devenu, en dehors de nos frontières, une marque de fabrique et un modèle à suivre. Pourtant, le fameux « compromis à la Belge » ne fait pas (plus) toujours l’unanimité. Mais qu’est-ce qu’un compromis et une compromission ?

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Le fédéralisme expliqué par André Renard (lui-même, ou presque)

Par Fabrice Jacquemart, Directeur de la Form'action André Renard

Il y a soixante ans, au moment du premier congrès du Mouvement populaire Wallon, André Renard publiait un texte quasi didactique résumant son choix fédéraliste.

« De décembre 1960 à janvier 1961, la Belgique a été le théâtre, au sens qu’on donnait à ce terme dans la tragédie grecque du V° siècle, d’une grève générale qui a provoqué chez certains spécialistes de la philosophie politique, de la sociologie politique et de la dynamique des groupes un étonnement quelque peu comparable, toute proportions gardées, à celui de certains zoologistes, en 1938, quand on ramena des profondeurs de l’océan Indien le cœlacanthe, que l’on avait porté disparu depuis plusieurs millions d’années. Quoi ! Cette conscience populaire, cet esprit de lutte que certains croyaient classés définitivement dans la paléontologie sociale ressurgissaient comme cet insolite crossoptérygien remonté des abysses voisines du Natal ».

A l’heure de Twitter et des discours en Emoji, ces quelques lignes laissent tout de même un peu baba quand on se rend compte qu’elles sont signées André Renard, en novembre 1961. Il y aurait presque un poème à écrire sur l’évolution de la forme du discours syndical en un peu plus d’un demi-siècle. Il y a de quoi en tout cas nourrir d’un peu d’ironie les débats actuels sur le fossé communicationnel présumé entre les navetteurs au quotidien de l’autobus syndical et ceux qui sont à son volant…

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Coopération et syndicalisme. Concurrence ou complémentarité

Par Julien Dohet - Secrétaire politique Setca - Liège

L’an passé nous produisions un texte basé sur des visites dans des coopératives actuellement en activité en France et en Italie. Cet article interrogeait la manière dont s’articulaient les principes coopératifs de démocratie et la présence syndicale . Nous y annoncions un second texte qui mettrait cette relation en perspective historique avec ce qui c’était passé au sein des coopératives socialistes en Belgique. En effet la question d’un contrepouvoir syndical au sein des coopératives a toujours été une question non seulement théorique mais également pratique. Ce texte constitue donc un nouvel apport à notre réflexion globale sur les coopératives sur base de deux brochures publiée dans les années 1950 par le mouvement coopératif et reprenant des réflexions de Paul Lambert . Une recherche plus approfondie dans les textes syndicaux reste à réaliser.

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Sans papier, pas criminel !

Par Delphine dumont - Form'action André Renard

Je m’appelle Marie-Josée, j’ai deux enfants et j’étais infirmière dans mon pays. J’ai quitté mon pays parce qu’il se passait des choses horribles. Je devais sauver ma vie et celle de mes enfants. J’en avais marre des tortures, des injustices et des assassinats des gens de ma famille et d’autres personnes. Chez moi c’est la dictature et la violence qui règnent. Je suis partie parce que je n’arrivais pas à voir le bout du tunnel. Je viens de très très très loin, d’un violence conjugale horrible. En réalité, j’avais honte de m’avoir laissé faire, honte de ne pas partir avant, honte de moi-même, du regard de mes enfants et de mon entourage. Honte de ne pas avouer les faits réels parce ce que je ne voulais qu’on me regarde comme une victime. Quand je suis partie, j’ai senti une douleur atroce, une douleur très aigue au fond de ma poitrine et qui perdure encore aujourd’hui. Je continue à me battre pour garder ma dignité et obtenir des papiers. Le combat n’est pas facile, mais avec le soutien des ASBL on va y arriver. Je garde l’espoir que je vais avoir des papiers et revoir ma famille qui me manque beaucoup. (Un être-humain)

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